Paire de sujets en biscuit très finement sculptés représentant une musicienne et un musicien contre des arbres, avec des instruments de musique et des partitions à leurs pieds. En tenues légères, ils sont coiffés de plumes. Les deux pièces sont marquées sous la base de deux torches croisées et d'un W. Infimes petits éclats. Époque XVIIIe siècle. Manufacture Locré et Russinger.
Circa : 1780
Dim: L:9cm, P:9cm, H:20cm.
Documentation
Jean-Baptiste Locré de Roissy (Paris, 1726-1790?) loua en 1772 une maison rue Fontaine-au-Roi, à la Courtille, où il installa une manufacture de porcelaine et engagea le modeleur hessois Laurent Russinger (Hesse, 1739-Paris, 1810) comme directeur. L'établissement fut connu sous le nom de manufacture de porcelaine allemande. Le 14 juillet 1773, Russinger déposa sa marque formée de deux flambeaux croisés.
La production de biscuits de cette manufacture était très importante et de grande qualité. Le 16 janvier 1777, une publicité parue dans "Annonces, affiches et avis divers" citait des figures en biscuits pour orner des salons et pour les desserts, ainsi que des vases à fond bleu, probablement en biscuit. En 1791, une vente de porcelaines de Locré comprennant 14 fines figures eut lieu à Londres, chez Christie's. Six ans plus tard, l'inventaire après décès de Mme Russinger faisait état de 982 biscuits dont 120 amours et petits musiciens, 140 petites divinités, saisons et autres, 160 grands prêtres et autres, 80 groupes dont des jardiniers avec arbres et de grandes figures. La première Exposition des produits de l'industrie, en l'an VII (1798), offrit l'occasion à Russinger d'exposer un groupe: Méléagre et Atalante. L'année suivante, le "Dictionnaire de la géographie commerçante " affirmait que la manufacture produisait beaucoup de biscuits et de figures. En 1800, Russinger vend sa manufacture au porcelainier limousin, François Pouyat. La dissolution de la société Roussinger-Pouyat intervient le 15 décembre 1808.
Bibliographie
Régine de Plinval de Guillebon, Les biscuits de porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècle, Paris, Editions Faton, 2012, pp. 266-273.